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Témoignages d'immigrés

Notre travail a consisté à interviewer des immigrés afin de savoir d’où ils viennent, comment ils ont fait pour arriver en France, pour quelles raisons ils ont immigré, quelles ont été leurs expériences, leurs conditions et leur mode vie. Pour ce faire la classe de seconde 3 groupe A a réalisé 13 entretiens avec des proches immigrés en posant les mêmes questions à chacun des immigrés, ce qui nous a permis d’identifier plusieurs thèmes : Le départ et ses raisons, l’arrivée et l’accueil, la rencontre des deux cultures, l’ immigration et emploi, le racisme, le rapport avec le pays d’origine. C’est ce que vous allez découvrir ici.


Le départ et ses raisons :


Tout d’abord, certains immigrés ont quitté leurs pays d’origine pour des raisons financières, certains spécifient que c’était aussi pour trouver du travail. Par exemple Mr Diallo, qui témoigne : « Dans mon pays il n’y avait point de travail, j’avais du mal à subvenir aux besoins de ma famille. » Madame Pina Lopez, qui vient du Cap Vert, nous dit : « (. ..) les raisons ont été d’essayer de trouver une meilleure situation et un travail ». Mr Promesse Mbembele, nous raconte la raison de son départ : « Tout d’abord, je suis venu en France, pour mes enfants, j’ai voulu leur offrir une meilleure scolarisation et une meilleure vie. » Nous avons remarqué que huit personnes sur les treize interrogées avaient quitté leur pays pour des raisons financières et pour un meilleur mode de vie. Nous avons aussi observé que c’était plutôt des hommes qui quittaient leur pays pour ces raisons-là, il y en a cinq sur treize et seulement deux femmes sur treize.


Ensuite, une deuxième raison est que certaines personnes ont décidé de quitter leur pays pour venir étudier ici. C’est le cas de madame Lina Zar une Marocaine arrivée en France à l’âge de vingt quatre ans : « J’ai décidé de quitter le Maroc pour étudier la biologie en France, j’ai dû passer un examen pour entrer à la fac, j’ai passé un concours pour bénéficier de la bourse ». Mais malheureusement Madame Lina Zar n’a pas pu achever ses études en France, à cause de différentes difficultés. Mr Haji est lui aussi venu en France pour étudier mais ses ambitions ont pris une tournure totalement différente : « Au début, je suis venu pour étudier, mais j’ai changé ma situation, j’ai choisi le chantier. » Ainsi, nous pouvons dire que certains immigrés viennent pour réaliser leurs rêves mais à causes de différentes difficultés ils doivent les changer. Il n’y a que deux personnes sur treize qui sont parties pour ces raisons.


Nous avons remarqué qu’il y a peu de personnes qui ont quitté leur pays pour des raisons purement familiales, il y a seulement 3 personnes sur 13. C’est par exemple le cas de Nouriève : « J’ai rencontré celle qui deviendra ma femme plus tard, elle est d’origine française. En 1992, on a décidé de nous marier et de nous s’installer en France ».


Enfin, certaines personnes ont quitté leurs pays pour des raisons de conflits, de guerres, de dictature. C’est le cas de Mr Jean: « Les raisons sont dues à la recherche d’une meilleure vie, à l’époque, il y avait un dictateur [au Portugal], les perspectives d’avenir étaient soient de rejoindre l’armée ou bien travailler dans les champs ». Madame G et Monsieur D ont aussi du quitter leurs pays pour des raisons de guerres, ils ont même échappé à des attentats et à des massacres: « Nous avons été forcés de quitter l’Algérie en juillet 1962*, durant la guerre d’indépendance », nous avons du éviter les attentats et les massacres perpétrés durant cette période ». Ces personnes là ne voulaient pas quitter leurs pays, mais ils ont été obligés de le faire pour pouvoir rester en vie, pour des raisons de sécurité.


L’arrivée et l’accueil


Durant nos entretiens, nous avons pu remarquer que 9 des 13 immigrés eux ont été accueilli par leur famille; «J’ai été accueillie par ma cousine» explique Lina Zar, «C’est ma tante qui ma accueillie» répondit M.Pina-Lopes, et seulement 2 sur 13 par des amis, «J’ai été accueillie par une amie» nous a répondu Ismahane, une Tunisienne et une personne a été accueillie par une association d’immigrés.


La plupart d’entre eux, c’est-à-dire 11 ont eu le sentiment d’un accueil chaleureux «C’était un accueil très chaleureux» a répondu M.Pina-Lopes, «C’était chaleureux» répondit Leal Ribeiro Maria.


Nous avons également remarqué que plus de la moitié d’entre eux, soit 7 d’entre eux sont arrivés par avion,«Je suis venu en France en avion» a répondu Mr. Mbembele, «Nous avons quitté l’Algérie en avion» répondit Mr.D, et 3 sont arrivés par bateau «J’étais dans un bateau» répond Mr. Diallo.


Enfin, presque tous sont arrivés seuls sauf Mr.D qui est arrivé avec sa femme et sa fille.


La rencontre des deux cultures

De nombreux immigrés arrivant en France se retrouvent parfois sans repères car ils doivent laisser leur culture dans leur pays d’origine. Dans nos entretiens nous pouvons mettre en évidence trois catégories d’immigrés qui ont plus ou moins changé leur mode de vie.


Certains ont totalement changé pour s’intégrer, c’est le cas par exemple pour monsieur Diallo.

Il est originaire du Mali, il y a quelques années, il a décidé de changer sa façon de s’habiller et de se comporter, c’est-à-dire qu’il a tout d’abord décidé de s’habiller plus chaudement puis de quitter ses habits traditionnels. Dans son entretien il nous a délivré le témoignage suivant : « La–bas personne ne se soucie de vous alors qu’ici tout le monde regarde la manière dont vous êtes habillé, votre comportement ».

Tout comme madame Bolenge qui a du quelque peu changer sa façon de vivre : « Dans la culture africaine on est très famille… Ici en France, lorsque ma famille partait trop tard le soir, les voisins se plaignaient du bruit ». Mme Bolenge a du s’adapter à ses voisins et laisser sa manière de vivre de coté.


D’autres personnes ont fait le choix de ne rien changer à leur façon de vivre, de manger. C’est le cas de Lina Zar qui n’a absolument pas changé sa façon de vivre, dans l’entretien elle nous explique : « mon origine est ancrée dans mon sang, je ne peux pas changer mes habitudes » de plus elle n’a pas non plus changé sa façon de s’habiller même si son port de voile n’a pas été accepté par certaines personnes.


Et pour terminer, il y a également les personnes qui se sont légèrement adaptées au mode de vie français mais qui ont conservé certains éléments de leur culture.

C’est le cas pour Ismahane, originaire de Tunisie elle explique : « Nous sommes toujours plus ou moins obligés de nous adapter au mode de vie de l’endroit ou nous arrivons donc oui j’ai pris des habitudes françaises ».

Monsieur D et Madame G se sont également adaptés à la société française mais ils ont gardé leur façon de manger.

A travers ces entretiens nous avons pu constater que les immigrés ont des manières différentes de s’intégrer.

Immigration et emploi

D’après les interviews réalisées, la principale cause de l’immigration est l’emploi.


La plupart des interviewés sont des Africains car ces pays là sont en manque de richesse ce qui explique la forte émigration. Ils émigrent aussi pour étudier dans des écoles plus prestigieuses en France.

Monsieur Haji qui vivait à Casablanca au Maroc nous raconte qu’il travaillait dans l’agriculture avant de venir en France« Je travaillais dans le domaine de l’agriculture avec mon père pendant les vacances scolaires ». Désormais il travaille dans l’isolation intérieure. Ici, il gagne mieux sa vie

Marie Bolenge a quitté son pays d’origine, la République Démocratique du Congo pour la France à ses 15 ans. On peut relever une de ses phrases qui montre que l’emploi est une cause du départ «on est évidemment mieux payés en France qu’en RDC vu la situation économique difficile du pays».


Une bonne partie des immigrés interviewés disent qu’ils n’ont pas eu de mal à trouver du travail. Sept personnes sur neuf n’ont pas eu de mal a trouvé un emploi. Pour le reste des interviewés il y a eu un manque d’informations.


Mais certains d’entre eux ont eu du mal à trouver un emploi notamment à cause de leurs origines. Par exemple Ismahane : « cela a été pour moi un désavantage car mon nom de famille et ma couleur de peau font bien paraître que je suis d’origine maghrébine. »


Dans les entretiens la plus part des immigrés qui arrivent en France trouvent des emplois plus par défaut que par passion. Dix interviews sur treize mentionnent que les immigrés n’ont pas choisi leur métier actuel. On peut reprendre une citation de Marie Bolenge qui ne travaille plus actuellement « J’étais secrétaire. C’était plus un métier par défaut qu’autre chose »ou encore Madame Leal Ribeiro Maria qui est actuellement employée de maison dit clairement : « je n’ai pas eu le choix de choisir mon métier » , enfin Monsieur Promesse qui travaille dans les échanges logistiques explique «j’ai l’impression que le pays me l’a imposé et que je ne peux pas changer cela » .


Tous les interviewés affirment qu’il y a une différence entre le travail en France et à l’étranger. La différence qui ressort le plus est le salaire. Mr Diallo qui est originaire du Mali affirme cela « En France on est bien payé contrairement au Mali où on gagne une misère… ». C’est différent aussi au niveau des horaires. par exemple Mme Pina Lopez dit qu’au Cap Vert « les horaires sont beaucoup plus longues ». Enfin les différences se font sentir en terme de droit du travail : « nous avons plus de droits de travail que dans mon pays d’origine » explique Lina Zar ou encore Mme Pina Lopez affirme qu’en France« les conditions de travail sont plus strictes qu’au Cap Vert. »


Le Racisme

Tout d’abord, les entretiens recceuillis nous permettent d’affirmer qu‘ un interviewé sur deux a subi une discrimination raciale sur nos treize entretiens réalisés. Les formes de racisme sont diverses selon les lieux.


C’est majoritairement le cas dans le domaine du travail. Par exemple Mr Diallo qui vient du Mali, était agent d’entretien dans un collège. Il a subi du racisme dans son lieu de travail « Ici il n’ y a pas de place pour la religion, ici tu travailles » voici les paroles qu’a proféré le supérieur de Mr Diallo d’un ton agressif. Où encore pour Lina Zar qui vient du Maroc (Marrakech), travaillant dans une usine, son ancien employeur voulu la licenciée mais il n’avait pas de raison valables, sa raison était que « l’employeur ne prenait pas d’employés arabes » explique t-elle.

Dans le domaine du logement, nous avons également du racisme et des discriminations, par exemple Ismahane qui vient de Tunisie s‘est vue refuser un dossier car elle était étrangère.


Et enfin, le racisme et les discriminations sont aussi présents dans « la vie de tous les jours ». Nous avons l’exemple de Marie Bolenge qui venait de la République Démocratique du Congo, étant au collège, elle a subit de nombreuses remarques méprisantes durant sa scolarité, du type « tu es belle pour une noire », « pourquoi tu ne mets pas de faux cheveux ? ». De même que Mr Keita venant lui aussi du Congo, travaillant comme serveur dans un bistrot du 93 (Seine Saint Denis) raconte que parfois qu’il avait la sensation « d’être observé, mal vu » . De plus dans un lieu public, un immigré Algérien souhaitant rester anonyme nous explique qu‘à cause de sa couleur de peau et de ces cheveux il a été victime d‘ injures.


Le rapport avec le pays d’origine


Toutes ces personnes disent ressentir un manque de leurs pays d’origine généralement pour l’ambiance « les relations au Maroc sont plus chaleureuses, ici c’est chacun chez soi » explique Lina Zar. Ou encore certains évoquent le manque « ma mère qui est vieille maintenant me manque beaucoup » nous dit Monsieur Diallo un immigré malien.


On voit qu’une grande majorité d‘ entre eux rentre régulièrement au pays pendant leur vacances afin de revoir leurs proches et de profiter du soleil par exemple comme nous le dit madame Pina-Lopez .


Mais pour certaines personnes le manque prend des proportions plus personnelles et sentimentales on se sent coupable quand on a laissé une situation compliquée (guerre, conflit) dans son pays d’origine. Lorsque l’on est contraint à l’exil on peut aussi ressentir de la rancœur. Monsieur D, un pied noir* qui a été contraint de quitter l’Algérie nous raconte : «J’en retiens une blessure morale inoubliable […] nous n’y sommes jamais retournés par peur de ne plus reconnaître ce que nous avions connu » ; en effet Monsieur D nous a confié qu’il allait se faire poignarder s’il ne quittait pas le pays sur-le-champ il en garde encore des séquelles.


Suite à ces entretiens on a donc pu constater que toutes ces personnes ressentaient un manque de rapport à leurs pays d’origines même si cela est pour des raisons différentes.


* Donc ce n’est pas à proprement parlé un immigré puisque les pieds noirs étaient français, mais nous avons inclus son témoignage qui était tout de même intéressant.


Nous voulions remercier toutes les personnes qui ont accepté de se confier sur leurs histoires et leurs parcours.


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